Wenn Briefe sprechen könnten...
Aufgabe am 7.12.1942 in Biel (Bienne) 1 nach Grossbritannien
Si les lettres pouvaient parler...
Déposée le 7.12.1942 à Biel (Bienne) 1
pour la Grande-Bretagne
Der abgebildete Flugpostbrief nach Walton-on-Thames in der englischen Grafschaft Surrey wurde am Montag 7.12.1942, zwischen 11-12 Uhr auf der Hauptpost Biel (Bienne) 1 aufgegeben. Er sollte die Weihnachtsgrüsse einer Berty Boller an ihre Verwandte in England überbringen, aber nicht nur: „Über das Chargé nicht erschrecken. Ich mache es nur um Euch die neusten Pro Juventutemarken senden zu können“, steht am Schluss des inliegenden Briefes. Der 2. WK war schon mehr als 3 Jahre alt, aber über die Grenzen hinweg wurde das Briefmarkensammeln offenbar uneingeschränkt weitergepflegt.
La lettre par avion illustrée à destination de Walton-on-Thames dans le comté du Surrey a été déposée le lundi 7.12.1942 entre 11-12 h à la poste principale Biel (Bienne) 1. Elle était censée apporter les bons vœux de Noël d’une certaine Grety Boller à des parents en Grande-Bretagne. Mais en plus ceci: «Ne vous effrayez pas à cause du Chargé. J’ai choisi ce mode d’envoi uniquement pour pouvoir vous envoyer les nouveaux timbres Pro Juventute», lit-on à la fin de la lettre ci-incluse. La 2e Guerre mondiale sévissait déjà depuis 3 ans, mais on continuait de collectionner les timbres manifestement sans entraves par-delà les frontières.
Interessant ist der Brief einerseits durch die zahlreichen Spuren der damaligen Zeiten und andererseits weil er mit dem Inhalt aufbewahrt worden ist. So kann er schon einmal gewogen werden (waren auch lose Marken enthalten?): 14 g.
Daraus ergibt sich folgende Portoberechnung: Grundtaxe Brief Ausland 30 Rp. + Einschreiben 30 Rp. + Flugpostzuschlag 20 Rp./20 g (gültig seit 1.3.) = Total 80 Rp., welche mit einer erweiterten Satzfrankatur gedeckt wurden.
La lettre est intéressante par les traces nombreuses qu’elle porte de ces temps-là, mais aussi parce que son contenu a été conservé. Cela nous permet déjà une fois de déterminer le poids de l’envoi (contenait-il aussi des timbres isolés ?): 14 g.
Il s’ensuit que le port à payer était le suivant: taxe de base pour une lettre vers l’étranger 30 cts + recommandation 30 cts + surtaxe aérienne 20 cts/20 g (valable depuis le 1.3.) = total 80 cts, couverts par un affranchissement ad hoc élargi.
Gemäss den „Postverbindungen mit dem Ausland“ war Genève 1 als Sammelstelle zuständig. Dort wurde der Vermerkstempel „Retour-Zurück/ Service postal suspendu/ Postverkehr eingestellt“ (Schweiz. Luftposthandbuch VSt 51A) angebracht und etwas später wieder durchgestrichen. Am 11.11.1942 war die Besetzung des restlichen (südlichen) Teils Frankreich durch deutsche Truppen erfolgt. Der Postverkehr wurde eingestellt, was zum Einsatz des Vermerkstempels geführt hatte. Am 26.11.1942 aber teilte die Schweiz. Postverwaltung mit, dass Briefe und Pakete nach Grossbritannien bis auf weiteres wieder über Frankreich-Spanien und Lissabon befördert werden können. Von Genève bis Barcelona ging es mit der Bahn. Am 12.12.1942 meldete die Postverwaltung, dass der durchgehende Flugverkehr auf der Strecke Berlin-Stuttgart-Lissabon durch die Deutsche Lufthansa 3mal wöchentlich wieder aufgenommen worden ist. Dieser Leitweg war jedoch nur für Flugpostsendungen nach Spanien, Portugal und ihren Kolonien sowie nach Argentinien und Chile wieder möglich. Erst am 21.1.1943 wurde vermeldet, dass der Flugpostverkehr nach Grossbritannien via Stuttgart-Lissabon möglich sei - nicht aber für Einschreibe-Sendungen!
So oder so gelangte der Brief irgendwie und irgendwann zur Zensur bei der Prüfstelle Berlin, wo er gründlich untersucht wurde. Dies belegen die beiden Verschlussstreifen (Landsmann BV3.2) und die roten Handprüfstempel (BP4.10) mit der Kennbuchstabe „b“ auf der Rückseite. Zudem sind die Spuren der chemischen Zensur auf dem Umschlag und dem Inhalt klar zu sehen und zuletzt wurde auch das Futter (fehlt im Gewicht) entfernt.
Selon les directives «Liaisons postales avec l’étranger» l’office collecteur était Genève 1. C’est là que fut apposée la marque noire rectangulaire „Retour - Zurück / Service postal suspendu / Postverkehr eingestellt“ (manuel de la poste aérienne suisse VSt 51A), qui fut annulée un peu plus tard. Le 11.11.1942, les troupes allemandes avaient occupé le reste (le sud) de la France. Le service postal fut interrompu, d’où l’usage de la marque en question. Mais le 26.11.1942 l’administration postale suisse communiquait que les lettres et les paquets à destination de la Grande-Bretagne pouvaient à nouveau et jusqu’à nouvel avis être acheminés via la France, l’Espagne et Lisbonne. De Genève à Barcelone les dépêches étaient acheminées par train. Le 12.12.1942 la poste annonçait la reprise du trafic aérien Berlin - Stuttgart - Lisbonne par la Deutsche Lufthansa à raison de 3 liaisons par semaine. Cette voie d’acheminement était cependant réservée aux envois par avion vers l’Espagne, le Portugal et leurs colonies ainsi que vers l’Argentine et le Chili. Ce n’est que le 21.1.1943 que l’administration postale annonçait la possibilité d’acheminer les envois de poste aérienne vers la Grande-Bretagne via Stuttgart-Lisbonne – mais pas pour les envois recommandés !
Quel que soit le cheminement de la lettre, celle-ci a finalement atterri à l’office de censure de Berlin, où elle a été contrôlée bien à fond. Nous en voyons la trace dans les deux bandes de fermeture (Landsmann BV3.2) et les cachets manuels rouges portant la lettre «b» au verso. En outre les traces du contrôle chimique sont bien visibles sur l’enveloppe et le contenu, sans parler de la doublure qui a été enlevée (et qui manque dans la pesée).
Eine zweite Zensur erfolgte dann bei den Briten. Diese war etwas diskreter und dazu fügte die Prüfstelle einen doch originellen Erläuterungszettel bei (Bild vorherige Seite, oben links). Ob der Brief trotz all dieser Stationen noch vor Weihnachten ankam oder er in zwei Anläufen seinen Weg fand, könnte nur er selber sagen. Aber er verrät uns noch etwas anderes:
Während in der weiten Welt Krieg herrschte, keimte bei uns lokal ein politisches Scharmützel wegen der Ortsbezeichnung der Stadt Biel…
Gemäss eines Bundesratsbeschlusses von 1900 ist die Ortsbezeichnung zweisprachig „Biel-Bienne“ (bis dahin: Bienne, als Teil des Postkreises Neuchâtel). Die Postverwaltung setzte dies ab ca. Oktober um und hielt sich lange daran. Doch plötzlich tauchten Bezeichnungen wie „Biel (Bern)“ oder „Biel“ allein, ohne dem französischen „Bienne“, auf.
Diese „Germanisierung“ erfolgte schleichend ab 1931, sichtbar zuerst auf der Bildpostkarte Zst 128/014, dann ab 1932 auf den Einschreibe-Zetteln (s. Briefvorderseite) und 1941 in der kleinen Krone des Maschinenstempels. Dies führte im Dezember 1945 zu einer parlamentarischen Frage (damals eine Novität) von Nationalrat Virgile Moine (1900-1988), welcher als berntreuer Jurassier sich vor dem Hintergrund des Jurakonfliktes für die Interessen der Französisch Sprechenden einsetzte.
Die PTT gab zwar vertretbare aber kaum stichhaltige Gründe an, krebste zurück und führte die zweisprachige Ortsbezeichnung konsequent wieder ein…
Werner Liechti
La lettre fut censurée une seconde fois, par les Anglais. Cette fois-ci ce fut plus discret et l’office de censure ajouta même une notice explicative plutôt originale (voir image à la page précédente, en haut à gauche). Quant à savoir si la lettre, malgré toutes ses tribulations, est encore arrivée avant Noël ou si elle a entamé son voyage une seconde fois, elle seule pourrait nous le dire. Mais elle nous dévoile encore autre chose:
Alors que la guerre secouait le monde entier, chez nous une querelle politique couvait à cause de la dénomination de la ville de Bienne...
Selon une décision du Conseil fédéral de 1900, la dénomination de la métropole seelandaise devait être bilingue «Biel-Bienne» (jusque-là Bienne, car située dans l’arrondissement de Neuchâtel). L’administra-tion postale appliqua cette décision à partir de courant octobre et s’y tint longtemps. Jusqu’au jour où apparurent des dénominations comme «Biel (Bern)» ou «Biel» tout seul sans le «Bienne» français.
Cette «germanisation» apparut insidieusement tout d’abord en 1931 sur la carte postale illustrée Zst 128/014, puis 1932 sur les étiquettes recommandé (voir devant de lettre) et en 1941 dans la couronne de la machine à oblitérer. Cela provoqua une intervention parlementaire: en décembre 1945, le Conseiller national Virgile Moine (1900-1988), en tant que Jurassien fidèle à Berne mais ardent défenseur des Romands, sans oublier le conflit jurassien en arrière-plan, posa une question parlementaire (alors une nouveauté).
L’administration postale avança des arguments certes plausibles mais guère convaincants, fit marche arrière et réintroduisit la dénomination bilingue…
Werner Liechti
Quellen │ Sources
1. Postverbindungen mit dem Ausland 1942 und 1943 […], R. Stutz u. M. Sprenger, 2010
2. Die Schweiz. Flugpost-Zuschlagstaxen ab 1919, R. F. Kohl, 1997 │ beide Werke: Post und Geschichte GmbH
3. Die Zensur von Zivilpost in Deutschland im 2. Weltkrieg, Horst Landsmann, Books on Demand, Auflage 2019
4. Question Moine du 4.12.1945, (XXXII-9)-297